Massacres du 9 septembre 1792 à Versailles

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Le 9 septembre 1792, durant la Révolution française, furent perpétrées à Versailles[1] deux séries de massacres à l'encontre de prisonniers.


Contexte [modifier]

Le contexte politique de l'époque est celui de la fin de la période de l'Assemblée législative. Depuis le mois d'avril 1792, la France est en guerre avec l'Autriche et son alliée, la Prusse. Le 25 juillet, le manifeste de Brunswick et ses menaces font craindre le pire de la part de la Prusse. Le 10 août, une commune insurrectionnelle s'est formée à Paris qui a envahi les Tuileries et destitué le roi. Depuis fin août, l'ennemi a commencé de pénétrer sur le territoire national.

Début septembre, un vent de folie s'empare d'une certaine frange de la population qui soutient que les prisonniers, pour la plupart des monarchistes, ourdissent un complot contre la République et décide de les passer par les armes. À Paris, ces tueries que l'on appellera les massacres de septembre, dureront cinq jours, du 2 au 5 septembre et enflammeront également un grand nombre de villes de province en France.

Les prisonniers d'Orléans [modifier]
Plaque commémorative au carrefour des Quatre-BornesFournier l'Américain y est formellement accusé !
Plaque commémorative au carrefour des Quatre-Bornes
Fournier l'Américain y est formellement accusé !

Le 9 septembre, un convoi de 52 prisonniers transférés de la prison d'Orléans sous la conduite de gardes nationaux marseillais et parisiens dirigés par Claude Fournier-L'Héritier dit Fournier l'Américain, passe par Versailles, sur le chemin de Paris où ces derniers doivent être jugés.
Une foule agressive les attend au carrefour dit des Quatre-bornes[2] aux fins de parfaire son œuvre de salubrité patriotique.
Malgré l' opposition de Charles-Jean-Marie Alquier, président du tribunal criminel de Seine-et-Oise et de Hyacinthe Richaud, maire de Versailles, un carnage a lieu. La foule exécute quarante-quatre de ces prisonniers dont Louis Hercule Timoléon de Cossé-Brissac, commandant en chef de la Garde constitutionnelle du Roi Louis XVI, Claude Antoine de Valdec de Lessart, ancien ministre de l'Intérieur puis des Affaires étrangères en 1791, Charles-Xavier Franqueville d'Abancourt, ministre de la guerre en 1792. Seuls huit d'entre les prisonniers parviendront à s'enfuir pendant que les têtes des massacrés seront tranchées et empalées sur les grilles du château.

Le rôle de Claude Fournier-L'Héritier dans cette tuerie fut quelque peu équivoque et il fut soupçonné d'avoir participé au carnage. Cependant, il semble avéré que les prisonniers avaient été séparés de leur escorte par la foule, et Fournier n'était pas à leurs côtés quand ils périrent.
Il fut soupçonné d'avoir averti des membres du comité de surveillance de son passage ce jour-là. Le comité aurait dépêché une clique d'égorgeurs sur les lieux. Il semble que Danton lui-même ait été informé à l'avance, par Alquier, du forfait qui se préparait. Danton, ami de Fournier, ferma les yeux. La présence sur les lieux d'Alquier et de Richaud abonde dans ce sens. Il fut également soupçonné du vol des bagages des prisonniers.
Les bijoux des prisonniers furent, dit-on, dérobés par François Héron, membre du Comité de sûreté générale.

Les prisonniers de Versailles [modifier]
Plaque commémorative à l'entrée des écuries de la Reine
Plaque commémorative à l'entrée des écuries de la Reine

Le soir même, les assassins se rendirent aux écuries de la Reine, devenues maison d'arrêt de Versailles, pour y massacrer encore. Treize détenus périrent sous les coups.

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Publié dans histoire des Yvelines

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