Port-Royal-des-Champs 3/3

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 Le site de la Révolution à nos jours

Les ruines de l'abbaye

Les ruines de l'église de l'abbaye de Port-Royal dans leur état actuel

Les ruines de l'église de l'abbaye de Port-Royal dans leur état actuel

Au commencement de la Révolution française, le site de Port-Royal des Champs est toujours à l'abandon, seules les terres agricoles sont utilisées. Les ruines du monastère sont devenues presque invisibles.

À la suite du décret du 2 novembre 1789, qui déclare les biens de l'Église « mis à disposition de la Nation », les religieuses du couvent parisien n'ont plus de droits sur Port-Royal des Champs. Le 14 mai 1790, un nouveau décret décide de la mise en vente des biens du clergé, en tant que biens nationaux. Le site de Port-Royal des Champs est vendu de façon séparée : un agriculteur achète les Granges et une veuve, Marie-Françoise Humery de La Boissière de Plémont, veuve d'Antoine Desprez, achète les ruines de l'abbaye en 1791, pour la somme de 90 200 livres[46]. Cette veuve appartient, pour ce qu'on en sait, au milieu janséniste parisien. En tout cas, elle vit dans le souvenir de Port-Royal et invite fréquemment dans sa retraite (elle habite une des maisons attenantes au monastère, non détruite) des personnes qui partagent sa dévotion.

Ainsi, l'abbé Grégoire et ses amis de la Société de philosophie chrétienne lui rendent souvent visite à partir de 1797. Ils viennent notamment le 29 octobre, date anniversaire de la fin du monastère. À la suite de ces visites l'abbé Grégoire publie en 1801 ses Ruines de Port-Royal des Champs dans les Annales de la religion. Ce texte exalte le souvenir de Port-Royal dans une écriture tantôt poétique et tantôt politique, qui fait du monastère et de ses habitants un lieu précurseur de la lutte contre l'absolutisme[47].

En 1809, une cérémonie célèbre le centenaire de la dispersion des religieuses. Y sont présents une grande partie des membres des diverses mouvances du jansénisme. L'abbé Grégoire, mais aussi Louis Silvy et les membres de la Société de Port-Royal (qui ne porte alors pas de nom), ainsi qu'Eustache Degola, prêtre janséniste italien proche de Scipion de Ricci. Environ 200 personnes assistent à ce qui est la première démarche de commémoration à Port-Royal[48].

En 1810, madame Desprez vend Port-Royal à son neveu Charles-Joseph de Talmours, pour la somme de 140 000 francs. Celui-ci meurt rapidement et sa veuve, Marie-Adélaïde Goulé, ne vient que rarement à Port-Royal, qu'elle entretient très peu. Elle revend la propriété en 1824 pour moitié à Louis Silvy, figure importante du jansénisme parisien, et pour l'autre moitié à quatre membres de la Société de Port-Royal, regroupés en association tontinière. Outre un début de restauration du site, les nouveaux propriétaires installent en 1829 une congrégation de frères enseignants, les Frères des Écoles chrétiennes du faubourg Saint-Antoine, autrement appelés « Frères tabourins », qui sont de tradition jansénisante. Partagés entre Port-Royal et la maison de Louis Silvy à Saint-Lambert des Bois, ils enseignent gratuitement aux élèves du secteur. Louis Silvy rachète à la tontine « janséniste » en 1829 sa part du domaine.

Louis Silvy fait construire à l'emplacement de l'autel de l'ancienne église un oratoire, afin de perpétuer le souvenir de Port-Royal ; celui-ci est une chapelle « carrée, plafonnée, carrelée, sans décoration d'architecture. Au-dessus de la porte, une inscription[49] de sa composition, en vers français, rappelle que là autrefois Jésus-Christ était immolé chaque jour par les mains des plus saints personnages »[50]. Louis Silvy a placé dans cet oratoire des objets rappelant le souvenir des religieuses et des Solitaires, principalement des peintures, des gravures et des autographes[51]. Outre la construction de cet oratoire, Louis Silvy fait également creuser un bras formant croix sur le grand canal qui traversait le domaine, et planter des tilleuls à l'emplacement de l'ancien cloître, en en reprenant le plan, ce qui matérialise bien les dimensions de ce cloître (même si les fouilles récentes montrent qu'il a commis quelques erreurs dans l'emplacement).

En 1832, Louis Silvy fait une donation du domaine de Port-Royal à la congrégation des Frères des Écoles chrétiennes du faubourg Saint-Antoine. Celle-ci décline rapidement, malgré son financement assuré par la Société de Port-Royal. Le supérieur, peu honnête, a tendance à réclamer toujours plus d'argent à la Société, et semble en détourner une partie. En 1868, il menace de donner le domaine aux Jésuites, la congrégation étant moribonde. Cela oblige la Société à racheter le domaine, pour une somme de 80 000 francs[52].

L'oratoire construit à la fin du XIXe siècle.

L'oratoire construit à la fin du XIXe siècle.

À partir du moment où la Société est propriétaire des ruines, elle entreprend une longue série d'améliorations, ainsi qu'une progressive ouverture au public. Elle commence par faire démolir l'oratoire de Louis Silvy, qui était en très mauvais état. Elle fait construire un nouvel édifice en 1891, sur des plans de l'architecte Mabille. Cet oratoire est toujours visible de nos jours, même si son état de délabrement n'en permet plus la visite depuis les années 1990. Il renferme les objets que Louis Silvy avait mis dans le précédent, augmentés de fragments de l'ancienne abbaye provenant des fouilles qui sont faites de manière régulière depuis le début du XIXe siècle.

À la fin du XIXe siècle, le domaine s'ouvre de façon régulière au public. Un gardien en assure l'entretien et les visites, tandis qu'un fermier occupe le bâtiment restant, à côté du pigeonnier. Les visites à Port-Royal sont dès lors payantes. Le site compte en moyenne entre 15 000 et 20 000 visiteurs chaque année, des années 1920 à la fin de la Seconde Guerre mondiale[53]. Il est également habité par une veuve, Félicité-Perpétue de Marsac, vicomtesse d'Aurelle de Paladines, fidèle de l'esprit port-royaliste, qui se définit elle-même comme « la dernière Solitaire de Port-Royal » et donne un aspect pittoresque au lieu en menant une vie de dévotion démunie et exaltée au milieu des ruines[54].

En 1899, une importante cérémonie commémorative a lieu à Port-Royal des Champs, pour célébrer le bicentenaire de la mort de Jean Racine. C'est l'occasion pour le monde intellectuel de se retrouver, de nombreux académiciens sont présents. Le site de Port-Royal acquiert ainsi une notoriété certaine dans toute la France. De nombreux professeurs y emmènent leurs élèves et Port-Royal entre dans les « lieux de mémoire » français[55].

Les Granges

Le puits de Pascal restauré, dans la cour intérieure de la ferme des Granges

Le puits de Pascal restauré, dans la cour intérieure de la ferme des Granges

Pendant ce temps, la ferme des Granges a vu se succéder plusieurs propriétaires, d'abord agriculteurs puis bourgeois. La famille Goupil, propriétaire des Granges à partir de 1860, y fait construire en 1896 un grand logis de style Louis XIII, appelé « château », dans le prolongement de la maison des Solitaires. Ce bâtiment renferme aujourd'hui l'essentiel du musée national des Granges de Port-Royal[56].

Les Granges sont vendues en 1925 à Charles Ribardière, directeur du journal L'Intransigeant. Celui-ci meurt rapidement et son épouse néglige le domaine, qui est d'ailleurs coupé en deux : la partie agricole (ferme, terres cultivables) est vendue à des agriculteurs, madame Ribardière conservant seulement le « château » et le parc l'entourant. En 1952, constatant la forte dégradation des Granges, de nombreux intellectuels se mobilisent. La création de la Société des Amis de Port-Royal deux ans auparavant, le succès du Port-Royal de Montherlant et la mobilisation de François Mauriac, notamment, poussent l'État à acquérir le château des Granges et le logis des Solitaires. On y installe rapidement un musée, qui retrace l'histoire de Port-Royal et conserve un certain nombre de tableaux, notamment de Philippe de Champaigne. La ferme, qui contient en son centre le puits de Pascal, est acquise par l'État en 1984.

Les écuries des Granges de Port-Royal, témoins de la vocation agricole du site

Les écuries des Granges de Port-Royal, témoins de la vocation agricole du site

Pendant toutes ces années, le site de Port-Royal est donc morcelé. Le visiteur, s'il veut faire une visite exhaustive du site, doit d'abord visiter les ruines de l'abbaye, puis contourner les bois de Port-Royal pour recommencer une visite, cette fois-ci aux Granges.

Outre le côté peu pratique et attrayant de cette division, l'incohérence du morcellement de Port-Royal se fait de plus en plus évidente, d'autant plus qu'au fil des années, les conservateurs du musée des Granges et les membres de la Société de Port-Royal, qui gèrent toujours les ruines, ont de bons rapports et travaillent ensemble à la promotion de Port-Royal. Le poids financier de l'entretien des ruines devient également très important pour la Société de Port-Royal. C'est ainsi qu'au printemps 2004, la Société de Port-Royal a fait don à l'État du site des ruines de l'abbaye[57]. Pour la Société, il s'agit à la fois de réunifier un site partagé depuis plus de 200 ans, et donc de redonner une cohérence à l'ensemble, mais également de mener de plus ambitieux projets d'animation du site[58].

L'aile rajoutée à la fin du XIXe siècle et qui abrite aujourd'hui le musée

L'aile rajoutée à la fin du XIXe siècle et qui abrite aujourd'hui le musée

Le musée actuel, qui est le plus petit des musées nationaux français, contient essentiellement des œuvres picturales. Il s'agit principalement de tableaux de Philippe de Champaigne et de gravures des XVIIe siècle et XVIIIe siècle, qui retracent la vie du monastère. On peut également y voir le masque mortuaire de la mère Angélique Arnauld, ainsi que divers objets de dévotion janséniste. L'intérêt de ce musée est principalement de retracer l'histoire du monastère. Une salle est dédiée aux livres anciens, principalement ceux écrits par les Solitaires. Depuis les années 2000, le musée s'est dirigé vers une mise en valeur des jardins. C'est ainsi qu'un programme a été lancé pour tenter de reconstituer le verger des Solitaires, devant le logis principal. On y replante des essences anciennes (notamment des poiriers) pour redonner vie à ce qui a fait, au XVIIe siècle, une part de la renommée des Granges.

Le site de Port-Royal est par ailleurs fréquemment demandé pour des créations théâtrales, des concerts (dans la grange médiévale) et des colloques. La majeure partie des bâtiments de Port-Royal-des-Champs a été classée à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1947[59]. Les granges ont été classées en 1953[60], de même que le parc[61]. Puis en 1984, c'est la maison du portier qui a bénéficié de cette mesure[62]. L'ensemble est un site classé depuis 1972.

Un lieu d'inspiration [modifier]

Dès le XVIIe siècle, Port-Royal-des-Champs a inspiré les écrivains et les artistes, que ce soit pour déplorer les soucis récurrents du monastère ou faire revivre, de manière plus ou moins véridique, le site et ses occupants.

Une inspiration engagée [modifier]

Sa fille paralysée ayant été miraculeusement guérie au couvent de Port-Royal, Philippe de Champaigne peint en 1662 cet Ex-voto.

Sa fille paralysée ayant été miraculeusement guérie au couvent de Port-Royal, Philippe de Champaigne peint en 1662 cet Ex-voto.

Pendant l'histoire tumultueuse du Port-Royal janséniste, les artistes qui l'ont fréquenté ont eu des liens spirituels forts avec ce lieu, tel le peintre Philippe de Champaigne, dont la fille était religieuse au monastère. Il a peint des portraits de moniales et des ex-voto qui rendent une image pieuse, austère - et sans doute assez fidèle. À la fin de la vie monastique, Louise-Magdeleine Horthemels fait œuvre militante en gravant et en diffusant des vues du monastère et de la vie quotidienne des religieuses.

De même, Jean Racine, dans son Abrégé de l'Histoire de Port-Royal, souhaite édifier les lecteurs futurs.

Les écrivains du XVIIIe siècle qui s'intéressent à cette question sont plus des militants que des artistes, souvent entraînés dans le mouvement convulsionnaire. On trouve tout de même des textes sur Port-Royal qui forment une sorte de poésie, ou de prose poétique. Ainsi, les Gémissements d'une âme vivement touchée de la destruction du saint monastère de Port-Royal des Champs[63] attribués à l'abbé d'Étemare sont un ensemble d'écrits qualifiés de « pastiches bibliques »[64] qui mènent une réflexion poétique sur la notion de persécution et d'Église souffrante.

L'abbé d'Étemare, comme ses contemporains jansénistes, utilise ce qu'on appelle le figurisme, c'est-à-dire qu'il transpose les protagonistes dans le monde hébraïque et cherche dans la Bible les événements qui correspondent à ce que vivent ou ont vécu les jansénistes. Cela donne, par exemple, un parallélisme entre la mère Angélique, Deborah, Ève et Marie. Il reprend les formes de la poésie hébraïque et innove en même temps une prose poétique mais méconnue. On trouve mêlés dans ses textes lyriques les thèmes bibliques comme les évocations du drame de la destruction de Port-Royal :

« Mais ô mon Dieu, pourquoi, au lieu de pousser de loin des soupirs, ne m'est-il pas plutôt permis d'imiter le zèle du Lévite ; de me transporter dans cette vallée de carnage et de sang ; et là, après avoir ramassé dans mes mains ces os épars, ces membres déchirés et encore tout couverts de leur sang, de les porter par toute la terre sous tous les yeux d'Israël ?[65] »

Tout en se lamentant, d'Étemare ne manque pas de relever la poésie qui émane des ruines de Port-Royal : « Que ceux qui l'ont aimée, cette demeure de grâce, pleurent avec moi sur elle, Seigneur ; que ses ruines, toutes tristes qu'elles sont, aient encore pour vos serviteurs des charmes et des attraits comme les ruines de Sion, et que la douleur naissant de leur amour, ils aient compassion de cette terre ; de cette terre désolée. »[66] On n'est pas loin ici du préromantisme, même si les références de l'auteur sont davantage les Psaumes bibliques.

Cette évolution vers une attirance pour les ruines en elles-mêmes et ce qu'elles signifient, plus que pour la réalité historique et théologique de Port-Royal et du jansénisme, éclate avec les écrits du début du XIXe siècle.

Vers une vision mythique [modifier]

Une littérature liée à Port-Royal apparaît dès le début du XIXe siècle. Ainsi Henri Grégoire, dans Les Ruines de Port-Royal-des-Champs (1801 et 1809), dresse un tableau romantique du site, où « la clématite, le lierre et la ronce croissent sur cette masure ; un marsaule élève sa tige au milieu de l'endroit où étoit le chœur »[67]. Mais l'abbé Grégoire est aussi le premier à considérer Port-Royal comme un symbole de lutte contre l'absolutisme et comme un précurseur de la Révolution française :

«  Sur le point de vue politique, les savans de Port-Royal peuvent être cités comme précurseurs de la révolution considérée, non dans ces excès qui ont fait frémir toutes les âmes honnêtes, mais dans ses principes de patriotisme qui, en 1789, éclatèrent d'une manière si énergique. (...) Depuis un siècle et demi presque tout ce que la France posséda d'hommes illustres dans l'Église, le barreau et les lettres, s'honora de tenir à l'école de Port-Royal. C'est elle qui, dirigeant les efforts concertés de la magistrature et de la portion la plus saine du clergé opposa une double barrière aux envahissements du despotisme politique et du despotisme ultramontain. Doit-on s'étonner qu'en général les hommes dont nous venons de parler aient été dans la Révolution amis de la liberté ?[67] »

Chateaubriand, dans la Vie de Rancé[68], compare la Trappe à Port-Royal en ces termes : « La Trappe resta orthodoxe, et Port-Royal fut envahi par la liberté de l'esprit humain. » Reprenant la description des ruines du monastère qu'avait faite l'abbé Grégoire, il dépeint avec une violence tragique l'exhumation des corps en 1710.

La grange médiévale dans la ferme des Granges, lieu actuel de concerts et colloques

La grange médiévale dans la ferme des Granges, lieu actuel de concerts et colloques

Mais celui qui va donner ses lettres de noblesse littéraire à ce thème est Charles Augustin Sainte-Beuve. Dans un cours professé à Lausanne en 1837-1838, il brosse un portrait élogieux d'un monastère composé d'intellectuels brillants et de religieuses exaltées mais pures. Il fixe pour longtemps cette vision dans l'imaginaire collectif, avec la publication de son monumental Port-Royal à partir de 1848. Il voit en Port-Royal un exemple de rigueur et de courage, et élabore une lecture à la fois très précise sur le plan historique et elliptique concernant les aspects dérangeants du jansénisme.

À sa suite, de nombreux intellectuels se réfèrent à cette image mythique pour écrire des romans ayant pour cadre le monastère, ou pour invoquer l'esprit de Port-Royal au milieu d'autres réflexions[69]. Au début du XXe siècle on trouve même des romans mettant en scène des personnages réels, mais avec un comportement déconnecté de la réalité historique[70]. Les port-royalistes sont des « héros », combattant l'Église et la monarchie. Dans un contexte d'installation difficile de la Troisième République et de lutte anticléricale, Port-Royal est un argument de poids, souvent utilisé comme tel.

En 1954, Henry de Montherlant écrit une pièce de théâtre en un acte, Port-Royal, dont l'action se concentre sur la journée du « 26 d'août » 1664, c'est-à-dire la visite de Mgr de Péréfixe au couvent du faubourg Saint-Jacques. Cette œuvre remet au goût du jour les vestiges du monastère. Montée dans le contexte du rachat par l'État d'une partie du site des Granges (voir supra), elle attire de nombreux visiteurs sur les lieux.

À la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, Port-Royal-des-Champs reste une référence intellectuelle et patrimoniale. Si son histoire et celle du jansénisme sont de moins en moins connues du grand public, son exemple représente un symbole, comme le montrent les créations artistiques contemporaines : un écrivain comme Gabriel Matzneff, qui fut l'ami de Montherlant, ne manque pas d'évoquer dans nombre de ses livres l'abbaye. Le film de Vincent Dieutre, Fragments sur la grâce, sorti en 2006, a remporté un succès d'estime surprenant. Des œuvres littéraires ayant le monastère pour objet ou pour cadre sont régulièrement éditées. Elles sont souvent empreintes d'une vision idéalisée de la réalité, mais reflètent bien la fascination que Port-Royal continue d'exercer.

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Publié dans histoire des Yvelines

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